Dry – Neal & Jarrod Shusterman

Titre : Dry

Auteurs : Neal et Jarrod Shusterman

Editeur : Robert Laffont

Date de Parution : 22 Novembre 2018

 

 

  • Résumé (éditeur) :

Avez-vous déjà eu vraiment soif ?
La sécheresse s’éternise en Californie et le quotidien de chacun s’est transformé en une longue liste d’interdictions : ne pas arroser la pelouse, ne pas remplir sa piscine, limiter les douches…
Jusqu’à ce que les robinets se tarissent pour de bon. La paisible banlieue où vivent Alyssa et sa famille vire alors à la zone de guerre.
Soif et désespoir font se dresser les voisins les uns contre les autres. Le jour où ses parents ne donnent plus signe de vie et où son existence et celle de son petit frère sont menacées, Alyssa va devoir faire de terribles choix pour survivre au moins un jour de plus.

 

  • Avis :

Ayant adoré les deux tomes de La Faucheuse, j’étais très curieuse de lire de nouveau un roman de l’auteur qui écrit ici avec son fils. Ironiquement, j’ai débuté Dry au moment du début de la canicule et c’était finalement vraiment intéressant de se demander si le roman serait crédible si la situation se passait réellement dans des lieux habitués à avoir l’eau courante. Si soudain cette eau se coupait, les gens deviendraient-ils des zombies assoiffés ? Aideraient-ils leur prochain ? Se tireraient-ils allègrement dans les pattes ? Hé bien oui, je pense que tout ce qui arrive dans le roman est parfaitement réel. Et effrayant donc.

Limiter la consommation d’eau est devenue quelque chose de récurrent lors des périodes de chaleur (et devrait l’être tout le temps à vrai dire) mais, malgré tout, l’accès à l’eau courante et une habitude et on se pose peu la question de savoir ce qui se passerait si cette eau venait à manquer.

Au début du roman, l’eau arrête soudainement de couler des robinets, c’est le tap-out. Bien évidemment, ne plus avoir accès à l’eau potable devient rapidement problématique et chacun cherche des solutions, souvent les mêmes. Le chaos s’installe vite et qui a de l’eau devient une proie plus qu’une envie. En suivant Alyssa et Kelton, en entrant dans leurs pensées, on les voit découvrir les gens qui les entourent. Le fait que les deux adolescents soient totalement différents, Alyssa étant plutôt dans le ressenti et dans l’aide et Kelton étant plutôt dans les faits et préparé à l’apocalypse, permet de mettre en lumière différentes choses. La première c’est qu’ils ont tous les deux à la fois raison et tord. Le tap-out fait changer les gens mais chacun d’eux décident de la manière dont il le fait, qu’elle soit belle à voir ou non.

Les apartés qui parsèment le texte nous permettent de découvrir d’autres personnages et d’autres situations, faisant un état des lieux et ne cantonnant pas le texte au groupe principal. J’ai beaucoup aimé ces moments qui montrent donc un ensemble : toute la population subit le tap-out et le reste du monde en prend peu à peu conscience sans cependant le comprendre totalement. L’utilisation qui est faite des médias est tellement réaliste qu’elle en est effrayante : les informations ne disent que ce qu’elles veulent, sans commune mesure avec la réalité vécue par les gens qui se prennent le manque d’eau de plein fouet.

De la même manière, les personnages sont criants de réalisme. Il y aura toujours ceux qui découvriront en eux des ressources insoupçonnés pour aider les autres, ceux qui profiteront de la faiblesse de certains et d’autres qui feront tout pour que survivent les gens qu’ils aiment. Aucun d’entre nous ne peut savoir comment il réagirait dans une situation comme celle-ci même si on espère tous ne pas se transformer en monstre.

En bref un roman fort, qui nous rappelle que nous avons bien de la chance et que, pour certain, Dry est une réalité.

 

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