Cruelles – Cat Clarke

 

Titre : Cruelles

V.O. : Torn

Auteur : Cat Clarke

Traducteur : Alexandra Maillard

Editeur : Robert Laffont, Collection R

Date de Parution : 6 Juin 2013

 

 

  • Résumé :

Tara est la reine du lycée et elle le sait. C’est là le problème. La jeune fille prend un malin plaisir à humilier certaines élèves et à prouver sa supériorité tout en réussissant toujours à s’attirer la sympathie des adultes. La révolte gronde chez les filles qu’elle rabaisse et ces dernières décident de lui rendre la monnaie de sa pièce.

Seulement… Les choses dérapent rapidement. Et la blague tourne au cauchemar.

 

  • Avis :

Pour ceux qui suivent un peu le blog ou qui ont droit à mes digressions sur le sujet littéraire, vous savez déjà à quel point j’avais aimé Revanche de Cat Clarke.

Ses autres romans me faisaient donc de l’œil et notamment celui-ci que j’ai eu le plaisir de recevoir dans un swap offert par Lolabulle.

Comme pour Revanche, je me suis laissée portée par les mots et l’écriture de Cat Clarke.

On suit ici Alice, jeune fille assez timide qui n’est ni populaire ni vraiment paria. Ses relations avec Tara sont un peu plus complexes que celles que cette dernière entretient avec les autres mais Alice se sent elle aussi un peu écrasée par la jeune fille.

Si le roman n’est pas un coup de cœur, c’est que je n’ai pas totalement réussit à aimer Alice. Elle m’a émut, elle m’a fait de la peine et j’ai ressenti beaucoup de tristesse pour cette gamine « perdue et terrifiée ». Je savais dès le début que le roman allait être difficile. Et il l’est. Le sujet est horrible et pourtant tellement bien amené, cerné et décrit… qu’on se laisse porter à travers les pages sans se rendre vraiment compte qu’on les tourne.

Je me suis attachée à Rae et surtout à Jack. Et à la Tara esquissée par ce dernier, aux souvenirs d’Alice et à la version de Danni. En vérité, j’ai tellement aimé ces petits bouts de Tara que je ne pouvais pas totalement être empathique envers Alice. Ce qui lui rend totalement hommage car le personnage connait ses faiblesses. Elle les avoue sans tabou dans le roman et admet ses fautes tout en se cherchant des excuses comme n’importe qui le ferait à sa place.

Là où Cat Clarke est sublime, encore une fois, c’est dans la reconstitution parfaitement réelle des choses. Qu’il s’agisse des évènements ou des actions et sentiments des personnages. Elle nous présente des gamines de seize ans qui ont fait une erreur et ne savent pas du tout comment s’en sortir. La culpabilité les étouffe et aucune d’elles ne gère la situation de la même manière.

Au final, ce n’est pas Tara ou la bande des pestes que j’ai détesté mais Polly. Le roman nous met sous les yeux une autre version des lycéennes, loin de « la peste est superficielle » et la pauvre paria « mal aimé mais si gentille ». Cat Clarke nous montre que l’une et l’autre ne sont avant tout que des adolescentes, que la première peut être adorable et la deuxième calculatrice.

Cruelles nous rappellent que même les « blagues » les plus stupides peuvent avoir des conséquences dramatiques. Et qu’il faut ensuite vivre avec les décisions qu’on a prise. C’est peut-être ça le pire. Devoir assumer ses propres actes.

Je n’aime pas les fins ouvertes, ce n’est pas un secret. Je me sens frustrée et le roman me laisse souvent un goût amer. Mais Cat Clarke est certainement l’une des seules auteures pour lesquelles je comprends parfaitement la fin telle quelle est.

Même si…

 

Cruelles est l’un de ses romans qui continue de vous hanter même après que vous ayez tourné la dernière page. Vous poussant à vous questionner sur les personnages, sur leurs choix, inventant des « et si » inutiles mais amenant une myriade de questionnements avec eux. C’est un roman qui touche et qui reste en tête, une lecture qu’on oublie difficilement.

 

« Elle était le bouc émissaire. Nous avions toutes laissé faire – chacune d’entre nous. Nous nous sentions simplement soulagées que se soit tombé sur quelqu’un d’autre. Peu importait qui. »

 

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