Au bout de trois – Maureen Johnson

Titre : Au bout de trois

V.O. : The Bermudez Triangle

Auteur : Maureen Johnson

Editeur : Hachette

Date de Parution : 5 juin 2019

 

 

 

  • Résumé (éditeur) :

Mel, Nina et Avery ont toujours formé un inséparable trio de copines, mais l’été de leurs dix-sept ans va tout changer.

Cet été-là, alors que Nina profite des vacances pour participer à un stage scolaire, Mel et Avery commencent une relation qu’elles cachent à tous, même à leur meilleure amie. Cette trêve estivale ne pouvait cependant pas durer et, peu de temps après la rentrée, Nina découvre leur secret.

Mel et Avery doivent alors faire face au regard des autres, à l’intolérance et au rejet, mais aussi au regard qu’elles portent sur elles-mêmes. D’autant que même si Nina essaye de les soutenir, elle se pose des questions. Et peu à peu, le trio explose.

 

  • Avis :

Le résumé me rendait très curieuse, je me demandais comment une amitié de trois allait pouvoir se remettre de se transformer en un couple plus une personne. En définitive, il y a effectivement cette histoire d’amitié mais aussi une histoire de comprendre ce qu’est exactement l’amour. Quand j’y réfléchis, il se passe pas mal de choses dans ce roman, l’air de rien !

Nous commençons l’histoire avec Nina qui passe les deux mois d’été loin de ses deux meilleures amies, pour la première fois de leur existence. Les mails qu’elles s’échangent toutes les trois permettent de voir l’amitié qui les unies et j’ai beaucoup aimé cette entrée en matière. Alors que Nina tombe amoureuse d’un des garçons de son stage, Mel et Avery, commencent elles aussi à sortir ensemble. Mais, si Nina avoue sans détour qu’elle craque totalement, ses meilleures amies se gardent bien de le dire à qui que se soit.

On a là la première action du roman et la première question : pourquoi les filles, parce qu’elles sont en couple, devraient cacher ce qu’elles ressentent l’une pour l’autre ? Il s’agit autant d’une question d’entourage et du fait de devoir assumer son homosexualité aux yeux des autres, que d’une question personnelle : assumer son homosexualité envers soi-même.

J’ai trouvé que la manière de mettre ce fait en lumière était bien amené et qu’il était facile de s’attacher à ces trois jeunes femmes qui sont en plein milieu d’une crise existentielle dans leur vie. Je regrette néanmoins que l’intrigue se tourne plus sur le côté « amoureux » que sur le côté « amitié » ce dernier ne se ressentant qu’en début et en fin de roman. Alors qu’il est « vendu » comme une histoire d’amitié, celle-ci se retrouve clairement au second plan et c’est dommage.

Malgré cela, j’ai aimé voir évoluer les personnages et je pense qu’il est facile de se retrouver dans ces amies qui grandissent et dont les envies diffèrent finalement. L’amitié ne demande pas toujours d’être fusionnelle mais demande malgré tout des efforts pour que ça fonctionne. Il faut s’intéresser les uns aux autres et parfois mettre de côté ses propres soucis ou ressentis pour penser à l’autre sans pourtant s’oublier. Quelque chose que j’ai trouvé bien mené dans ce roman.

Par contre, j’ai eu du mal à adhérer à certains points de l’histoire. Le côté « le pardon est la solution » ne me satisfait pas et plusieurs moments démontrent plutôt pour moi que l’amour rend stupide. De la même manière, Parker est bien mal récompensé alors que ses réflexions sur le fait que les filles préfèrent les personnes qui les traitent mal sont très bien illustrés dans le roman. Ce qui revient à dire que c’est le cas, et véhiculer ce genre de relations n’incitent pas les adolescentes à dire non à ce genre de comportements (ou à ne pas le reproduire, cela va dans les deux sens).

En bref je pense que c’est un roman qui plaira moins aux adolescents qu’aux jeunes adultes, qui auront plus de recul pour réussir à comprendre les réactions de certains des personnages. J’ai passé un bon moment avec Nina, Mel et Avery même si je ne suis clairement pas d’accord avec certains de leurs choix.

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