Le Destin d’Orïsha, T1 De Sang et de Rage – Tomi Adeyemi

Titre : De sang et de rage

V.O. : Children of blood and bone

Série : Le Destin d’Orïsha

Auteur : Tomi Adeyemi

Traducteur : Sophie Lamotte d’Argy

Editeur : Nathan

Date de Parution : 2 Mai 2019

 

  • Résumé (éditeur) :

Il fut un temps où la terre d’Orïsha était baignée de magie. Mais une nuit, tout a basculé, le roi l’a faite disparaître et a asservi le peuple des majis. Zélie Adebola n’était alors qu’une enfant. Aujourd’hui, elle a le moyen de ramener la magie et rendre la liberté à son peuple ; même si face à elle se dresse le prince héritier du trône, prêt à tout pour la traquer.
Dans une Afrique imaginaire où rôdent les léopardaires blancs et où les esprits ont soif de vengeance, Zélie s’élance dans une quête périlleuse…

 

  • Avis :

Wow que dire de ce roman… Il est dense ! Vraiment, pour un premier tome, je ne m’attendais pas à vivre autant d’aventures. On entre directement dans le vif du sujet et on ne souffle jamais puisqu’on est totalement pris dans les événements avec le personnage principal. Les personnages d’ailleurs puisque ceux qui racontent se succèdent au fil des chapitres. Zélie, Amari et Inan. Même si, de mon point de vue, Tzain est tout autant principal puisqu’il est le pilier autour duquel s’articule la vie de Zélie.

Ces quatre jeunes gens, nous allons les suivre d’un bout à l’autre du pays, nous allons les voir évoluer, souffrir, rire parfois mais toujours avancer. Qu’ils choisissent un côté ou l’autre, ils ont chacun des raisons de le faire et tout ce qu’ils vont vivre, tout ce qu’ils ont déjà vécu, va les amener à faire un choix plutôt qu’un autre. Aucun de ces quatre personnages n’a toujours raison, aucun n’est toujours fort, aucun n’est toujours altruiste ou bon. L’auteur réussit à les rendre humains, dans tous leurs défauts et leurs qualités, dans leur façon d’être et de se comporter. J’ai eu l’impression qu’ils étaient réels et ce qu’ils vivent m’a serré le cœur.

Le roman nous présente donc le royaume d’Orïsha. A sa tête, le roi Saran qui a décrété que les majis, ces magiciens à la peau sombre et aux cheveux blancs, était la lie de la société. Le raid qu’il a lancé a exterminé les maji et seuls les enfants, trop jeunes pour avoir accès à la magie, ont pu survivre. Et la magie à disparue. Zélie est une maji, un cafard comme disent les autres, une maji sans pouvoir, une maji qui a vu sa mère mourir et son père se briser. Zélie est un personnage que l’on a envie de protéger car sa peur imprègne chaque page. Elle est pleine de colère, de haine parfois mais on la comprend, tout comme on comprend Tzain qui doit vivre avec le caractère buté de sa sœur et doit être fort, toujours.

Il sera facile de dire que les majis sont gentils et que la famille de Saran est cruelle. Mais, à travers Amari et Inan, nous découvrons aussi l’autre côté de la pièce. Cette vue d’ensemble nous permet de nous plonger totalement dans l’histoire et de comprendre chacun des personnages. L’éducation qu’ils ont reçu, les gens qui les entourent, leur besoin d’être aimé et reconnu… tout cela donne des personnages vivants et cohérents.

Concernant l’histoire, j’ai été happée dès le départ par cette idée de maji et cette quête pour faire revenir la magie. Malgré les presque 600 pages de ce roman, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde et j’ai eu bien du mal à le lâcher parfois (d’autant plus que les chapitres sont assez courts, parfait pour le fameux « roh encore un chapitre et j’arrête ! »). C’est une histoire qui nous parle de peur et de différence, qui nous parle du racisme et de la cruauté qu’il implique. Qui nous démontre que personne n’est mieux qu’une autre et qu’on a tous peur de quelque chose. Qu’on peut aller contre ce que l’on nous a appris si l’on pense que c’est plus juste et qu’on peut changer grâce aux personnes que l’on rencontre et au chemin que l’on parcoure. Que juger quelqu’un sur la couleur de sa peau, de ses cheveux, sur sa famille ou sur une de ses habilités ne fait que renforcer la haine et la peur. Qu’enfin, chacun est différent et que c’est ce qui permet au monde d’être beau pour un peu qu’on ouvre les yeux.

En bref, si vous aimez la fantasy et les personnages nuancés, foncez, vous ne le regretterez pas.

 

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