Ce qui fait battre nos coeurs – Florence Hinckel

 

Titre : Ce qui fait battre nos coeurs

Auteur : Florence Hinckel

Editeur : Syros

Date de Parution : 22 Août 2019

 

 

  • Résumé (éditeur) :
A la moindre émotion, la petite sœur d’Esteban est en danger car elle vit avec un cœur artificiel bas de gamme. En 2030, le marché propose pourtant des organes performants, fabriqués par la société Organic… encore faut-il pouvoir se les payer. Désespéré, Esteban kidnappe Leila, une jeune fille célèbre car « artificielle » à 96%, ainsi que Noah, le riche héritier d’Organic. Le deal? Il relâchera les otages s’il obtient un nouveau cœur pour sa sœur. Commence une nuit de cavale retransmise en direct sur les réseaux sociaux.

 

 

  • Avis :

Le roman nous fait faire la connaissance d’Esteban, un jeune homme calme qui aime lire et dont le monde tourne autour de sa petite sœur. Celle-ci possède un cœur artificiel bas de gamme et est régulièrement sujette à des crises où son cœur s’arrête. Une situation insoutenable pour ce grand frère.

Il y a aussi Leila dont la majorité des organes sont artificiel, excepté le cerveau. Leila n’est quasiment jamais sortie de chez elle et ne connait de la vie que les diverses opérations qu’elle subie et sa chambre aseptisée.

Il y a Maria, qui a bricolé elle-même un avant-bras bionique pour remplacer celui qu’elle a perdu dans l’accident qui a tué ses parents. Une jeune fille blessée, méfiante mais curieuse et avec la volonté de s’en sortir.

Et puis il y a Noah. Noah qui intrigue car il est le seul des quatre personnages principaux à ne pas avoir de voix lors des changements de chapitres.

Ces quatre personnages vont, tout au long du roman, pousser le lecteur à se poser la question suivante : que serions-nous prêt à faire si nous étions dans leur situation ? Les événements qui les ont poussé à se retrouver en cavale, qui les motivent à continuer et qui les emmène toujours plus loin nous auraient-ils fait faire le même choix ? Chacun d’entre eux à un passif qui explique qui ils sont et pourquoi ils sont là et, même si nous n’aurions peut-être pas fait le même choix, il est facile de les comprendre.

La notion d’illégalité est très présente dans le roman mais elle se heurte à d’autres questions, aux toutes puissances des industries, aux lois qui ne prennent pas en compte de nombreuses spécificités, à d’autres qui ferment les yeux et à une technologie qui va tellement vite que, finalement, les lois ne suivent plus.

L’histoire est parfaitement ancrée dans notre réalité actuelle, en preuve les renvois qui sont fait en fin d’ouvrages et qui explicitent les recherches de l’auteur sur le sujet des technoprogressistes. Au-delà d’un roman, l’histoire pose de réelles questions sur le devenir des intelligences artificielles et sur l’interconnexion. Sur tout ce que nous laissons de nous un peu partout, sans y penser un seul instant et sans s’en inquiéter.

J’ai dévoré toute la première moitié du roman tant la cavale m’a tenue en haleine. Ensuite, le rythme se ralentit et ma vitesse de lecture s’en est un peu ressentie (enfin, je dis ça mais disons que j’ai pris le temps de le poser pour manger, je ne l’ai pas abandonné des heures non plus :p ).

Et cette fin… aussi logique qu’effrayante ! Je vous assure que j’ai regardé mon téléphone d’une drôle de façon après, même si on reprend bien vite ses (mauvaises) habitudes.

En bref un roman qui pousse le lecteur a réfléchir sur les implications de la technologie et la manière dont celle-ci est utilisée. Un roman à lire et débattre.

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