Allowin Singulier-Weyrd, T1 L’autre côté des ombres – Noëmie Auke

 

Titre : De l’autre côté des ombres

Série : Allowin Singulier-Weyrd

Autrice : Noëmie Auke

Editeur : MxM Bookmark

Date de parution : 10 juin 2020

 

 

  • Résumé (éditeur) :
Owin Singulier-Weyrd ne s’attendait pas à être contraint et forcé d’hériter du cabinet d’exorcisme familial. Surtout par sa grand-tante décédée qui hante encore les lieux. Une fois installé dans ce petit village, bien loin de sa vie d’exorciste itinérant, Owin va devoir regagner la confiance des habitants et faire ses preuves. Sa rencontre avec l’un de ses clients, Frédéric Cendrevent, le dernier membre d’un clan maudit et voué à disparaître, va changer son quotidien. Sa grand-tante disait qu’on ne s’ennuyait jamais ici et elle avait raison. Entre les problèmes d’exorcismes, des meurtres mystérieux et un croquemitaine qui s’attaque aux enfants du village, Owin a beaucoup à faire, même avec l’aide de Frédéric. Surtout quand leur attirance mutuelle les prend un peu par surprise. Ils en oublieraient presque la malédiction qui les menace… si elle ne se rappelait pas à eux.
  • Avis :

Cela faisait un moment que je n’avais pas eu de faille temporelle de lecture ! C’est-à-dire qu’il m’est arrivée plusieurs fois d’ouvrir le livre en me disant que je lisais quelques chapitres et, lorsque je relevais le nez, les heures étaient passées (oups ?). Aucune surprise donc si je vous dis qu’il s’agit là d’un beau coup de cœur !

Dès le début, le lecteur plonge dans la vie d’Owin alors qu’il hérite du cabinet d’exorcisme de sa tante et déménage donc dans ce village qu’il ne connait pas tellement. Il y a beaucoup de codes propres à l’univers et de mots qui apparaissent de manière parfaitement normale alors que le lecteur ne les connait pas. Mais ça fonctionne, parce cela est fait naturellement justement. Les longues explications ne sont pas nécessaires car le contexte est bien amené et, lorsque quelque chose peut paraître complexe, une petite phrase suffit à en donner la compréhension au lecteur.

Owin est un personnage auquel il est très facile de s’attacher. Sa famille prend une place très importante (avec ses qualités et ses défauts) et si nous n’avons pas tout un récit de son enfance, les quelques moments clés qui nous sont présentés, par petites touches et pour expliquer des réactions et des émotions, font qu’on comprend son caractère et que l’on a toujours envie d’en savoir plus (je veux carrément connaître mieux Yvain ! Et Orphée m’intrigue très fortement).

Si j’ai adoré Owin, je dois dire que Frédéric n’est pas en reste. Il ne parle pas beaucoup, il observe, est clairement méfiant et n’incite pas forcément à l’apprécier au niveau des relations humaines. Mais savoir qu’un démon cherche à vous posséder, que vous êtes le dernier de la lignée à avoir une malédiction sur les épaules et que vous êtes piégé dans votre maison avec des esprits frappeur… ça ne donne pas forcément beaucoup de place à la sociabilité !

Je sens que je me perds déjà (mais j’ai beaucoup à dire sur ces deux personnages  que j’ai déjà tellement hâte de retrouver !). Pour Owin qui est toujours sur les routes et qui se refuse à être le bon soldat exorciste de la famille, l’annonce de son héritage est rude. Mais il apprécie la tante qui lui a légué le cabinet et cherche à lui faire plaisir, d’autant plus que son fantôme hante encore les lieux, signe qu’elle a besoin de quelque chose. Il reprend alors ses travaux, ses missions et, par là, les exorcismes réguliers chez Frédéric.

Il y a dans ce roman une grande place faites aux yeux. De part Frédéric d’abord, dont les yeux « débordent de hantise ». Je pense que chaque lecteur se fera sa propre vision des choses mais ce fait est vraiment quelque chose qui m’a marqué. De la même manière que les yeux d’Owin font tout de suite savoir aux autres qu’il est exorciste. Les noms ont également une place importante, ce qui se retrouve bien souvent en fantasy (notamment lorsqu’il s’agit de la Féerie) et c’est un rappel auquel je suis assez sensible lorsqu’il arrive dans un roman.

On pourrait penser que le « léger » problème de Frédéric serait suffisant à lancer l’intrigue mais on y ajoute également des meurtres, des réflexions sur le deuil et les revenants, des moments de douceurs fantomatiques comme de violence à la fois physique et psychique. Tout est bien dosée et le roman oscille entre actions et réflexions, entre dialogue amusant et sérieux. Le lecteur se fait ses propres hypothèses et suit Owin dans ses pérégrinations, découvre sa gentillesse, sa droiture mais également son petit côté imbu de lui-même. Il comprend Frédéric et son attachement à son fenris, son intelligence et son agacement qui monte rapidement. (Je vous ai déjà dit à quel point j’avais aimé ces deux personnages ? Oui ? Bon.)

La romance n’est clairement pas le cœur de l’histoire et elle est tellement naturelle qu’elle est particulièrement belle car normale. La prise de conscience d’Allowin, tout comme la défiance de Frédéric, font que la fin est diaboliquement logique et qu’il me fait le tome deux. Voilà.

En bref, un roman qui m’a séduite tant au niveau de l’intrigue que des personnages et du monde mis en place. Un joli coup de cœur !

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